La politique culturelle régionale du Piémont
L'organisation administrative et institutionnelle différente en France et en Italie influe sur les politiques culturelles des deux pays. En effet, en France, où l'État central est fort, les régions ont un pouvoir de décision relativement faible par rapport à celui des régions italiennes qui bénéficient d'une grande autonomie. Quelles en sont les conséquences en matière d'organisation de manifestations culturelles ?
Pour comprendre le fonctionnement de la politique culturelle régionale du Piémont, il est avant tout nécessaire de comprendre le fonctionnement institutionnel de l’Italie, et notamment celui de la région intéressée, le Piémont. Comme la plupart des régions italiennes, le Piémont est une région autonome de l’unité politique de la République italienne, qui agit selon les principes et dans les limites de la Constitution. En Italie, il n'y a ni d’Etat central, ni d’administration centrale. L'État attribue alors à chaque région un budget destiné à la culture. La région décide elle-même de la gestion des projets, des manifestations culturelles, et des budgets. Les régions sont autonomes et agissent ainsi en délégation de l'État qui leur confie les financements régionaux. Chaque région est gouvernée par un président régional, dans le Piémont s'agit de M. Roberto Cota. La région exerce donc les pouvoirs reconnus par la Constitution et par les lois établies par l’Etat, tout en conservant sa propre autonomie. Elle exerce ses propres lois régionales législatives et administratives. Les organes de la région sont le Consiglio regionale, la Giunta regionale (organe exécutif de la région), et le Président de la Giunta. Ainsi pour qu’un projet soit validé, il n'a pas besoin de passer par une multitude d'organes. Les décisions sont réalisées à deux niveaux : l'État et la région.
Les intervenants financiers
Le ministère italien de la culture affecte une série de contributions aux différents secteurs d'activité. La partie la plus consistante concerne le Fond unique pour le spectacle qui est administré par les deux Directions générales pour le Cinéma et le Spectacle vivant. Des contributions directes sont versées dans le but de soutenir l'activité des institutions et des associations culturelles, notamment des contributions à la production cinématographique et aux activités du spectacle vivant. Cela concerne en particulier le cinéma ainsi que le théâtre, la musique, l'opéra, la danse, les cirques et le spectacle roulant. Des mesures sont également prises pour faciliter l'activité des sociétés sportives. Parmi les intervenants financiers, on compte également la ville concernée, la Province, la région, le Consiglio regionale, et des partenaires privés (entreprises, organismes…).
Les priorités
Dans le domaine culturel, les priorités du Piémont sont la préservation du patrimoine culturel et le développement des manifestations cinématographiques. Cela en raison de son héritage culturel car Turin est considéré comme la première ville italienne où le cinéma a fait son apparition.
L’organisation de la politique culturelle régionale dans le Piémont
En Italie, la culture dépend du Ministero per i Beni e le Attività Culturali (MiBAC). D'abord insitué sous le nom deMinistero per i Beni Culturali e Ambientali en 1975 par Giovanni Spadolini, c’est en 1998 qu’est institué le Ministero per i Beni e le Attività Culturali. L'institution d'un Ministère de la Culture s'inscrit dans le cadre de la réforme générale de l'administration de l'Etat. L'actuel ministre en charge est Sandro Bondi. Comme en France, les organisateurs d’une manifestation culturelle sont multiples et variés. Il peut s’agir d’une association culturelle, d’une société privée d’événementiel, de la région, de la commune, etc. Pour organiser une manifestation culturelle en Italie, et plus précisément dans le Piémont, il faut s’adresser au Président de la Giunta, qui est le représentant de la région. Les décideurs locaux sont les régions, les provinces, les communes, les services locaux de l'État, etc. Quant aux organisateurs de manifestations, ils comprennent les associations culturelles, les sociétés d'organisations évènementielles, les fédérations, etc.
Enfin, suite aux récentes élections régionales en Italie, le 28 mars 2010, on peut s'interroger sur les tournants que prendra la politique culturelle du Piémont. En effet, la région sort d'une législature dirigée par le centre gauche avec comme présidente Mercedes Bresso. Son successeur, Roberto Cota, est issu du partie de droite, la ligue du nord (la Lega nord).